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Extraction de films sur Blu-ray

L'extraction de films sur DVD est aisément faisable depuis de nombreuses années. Il en va autrement des Blu-ray, dont les lecteurs ne sont pas si courants dans les ordinateurs et les protections anti-copies plus “difficiles” à casser (surtout pour des raisons légales).

À titre d'exemple, VLC lit nativement les films sur DVD mais pas ceux sur des Blu-ray protégés (soit la quasi-totalité des Blu-ray commerciaux).

Dans cette page, j'explique la méthode que j'applique, sous Windows, pour “ripper” les films depuis des Blu-ray et en faire des copies à usage privé.

La distribution non-autorisée d'œuvres protégées par le droit d'auteur est illégale dans de nombreux pays et est passible de poursuites judiciaires.

Lorsque je parle de films sur Blu-ray, j'entends par là des Blu-ray en définition Full HD et pas des Blu-ray 4K (UHD). Ces derniers sont plus complexes à extraire et exigent un lecteur spécifique (tous ne fonctionnent pas), sans oublier un espace de stockage conséquent et des temps d'extraction et d'encodage largement supérieurs.

Finalités

Ce tutoriel explique comment extraire un film enregistré sur Blu-ray (Full HD) et en obtenir un fichier multimédia qui remplit les critères suivants :

  • Format de fichier (conteneur) : MKV (Matroska).
    • Lisible sur la majorité des appareils actuels, et permettant d'avoir plusieurs pistes audio, des sous-titres, etc.
  • Qualité : la meilleure possible tout en gardant un temps de traitement “acceptable”.
    • En particulier, éviter les réglages d'encodage qui tiennent plus de l'ordre du placébo qu'autre chose et n'apportent rien en terme de qualité perçue.
  • Codecs : AVC (h.264) pour la vidéo, AAC (stéréo) pour l'audio.
    • Ce ne sont pas les plus efficients actuellement, ni les plus ouverts, mais ils sont lisibles sur virtuellement tous les appareils existants. De plus, je connais bien leurs paramètres d'encodage et les influences qu'ils ont sur le fichier final.
  • Taille de l'image : taille d'origine, pas de redimensionnement.
  • Pistes audio : français et anglais.
    • Pour pouvoir regarder le film en VF ou VOST.
  • Mixages de pistes audio : stéréo.
    • Ne possédant pas d'équipement capable de restituer plusieurs canaux (5.1, 7.1, etc.), je les remixe en stéréo, suffisant pour mes besoins et cela permet de gagner un peu de place.
  • Sous-titres : français et anglais.
    • Pour pouvoir regarder le film en VF ou VOST.

Pré-requis

  • Un lecteur de disques Blu-ray, externe ou intégré.
    • Pour référence, j'utilise un lecteur LiteON iHOS104, acheté il y a plus de dix ans.
  • Le logiciel MakeMKV (gratuit), pour l'extraction.
    • En réalité, il n'est gratuit que durant sa phase beta… qui dure depuis 15 ans. Il suffit d'entrer sa clé de déverrouillage présente sur cette page pour l'utiliser gratuitement. La clé change à un rythme régulier alors gardez le lien sous le coude pour consultation ultérieure.
  • Le logiciel Handbrake (gratuit), pour l'encodage.
  • De l'espace de stockage (au moins 100 Go de libre) et du temps
    • La durée d'extraction dépend surtout de la vitesse du lecteur alors que la durée d'encodage dépend en majeure partie du processeur (CPU).

Marche à suivre

Extraction

Dans cette étape, nous allons utiliser MakeMKV pour contourner les protections (AACS) et extraire le contenu du Blu-ray sous la forme d'un fichier MKV. Les flux audio et vidéo ne sont pas ré-encodés, donc extraits dans leur qualité native.

Pour commencer, insérez le disque Blu-ray dans le lecteur, lancez MakeMKV (avec les droits d'administrateur) et attendez que le disque soit reconnu. Ensuite, appuyez sur l'image qui représente un lecteur, au centre.

MakeMKV va analyser le disque…

Après l'analyse, MakeMKV affiche tous les titres trouvés sur le disque (film et bonus, le plus souvent). Faites un clic-droit, désélectionnez tous les titres et ne gardez que celui qui correspond au film (généralement, le plus volumineux et ayant la durée la plus longue). Ici, il s'agit du premier titre, d'une taille de 31.8 Go.

Déroulez le titre sélectionné et ne gardez que les pistes audio que vous désirez (ici, français et anglais). Les sous-titres peuvent être gardés dans leur intégralité, car ils prennent peu de place et n'ont que peu d'incidence sur la durée d'extraction.

Lorsque vous êtes prêts, changez la destination (“dossier de sortie”) selon votre convenance et cliquez sur l'icône “création MKV” (en haut à gauche ou dans la barre d'icônes).

Le contenu du Blu-ray est extrait, ce qui peut prendre jusqu'à une heure ou plus, en fonction de la vitesse de votre lecteur et de la taille du fichier final…

À la fin, vous obtenez un fichier MKV (d'une taille conséquente). N'hésitez pas à le lire pour vérifier que l'extraction se soit déroulée correctement (en particulier, la présence des différentes pistes audio et des sous-titres).

Si vous désirez garder le fichier tel quel (et que sa taille ne vous dérange pas), vous pouvez ignorer l'étape suivante.


Encodage

Le but de cette étape est de réduire la taille du fichier MKV sans pour autant en sacrifier la qualité (ou pas de manière perceptible).

À titre d'exemple, le fichier MKV du film extrait dans le cadre de cette procédure pèse 25.1 Go1). C'est beaucoup pour un seul film, même à l'ère des disques dont les capacités se comptent en To.

Tout d'abord, lancez Handbrake, ouvrez le MKV et, sur l'onglet “Résumé”, sélectionnez le format “MKV”.

Dans l'onglet “Dimensions”, ne changez rien, car nous gardons les dimensions d'origine.

Pourquoi l'image fait-elle 1920×1040 ? Le film est ici au format 1.85:1 (aussi appelé “Flat”), courant au cinéma et, bien que très proche du format 16:9 (1.77:1) de nos écrans, est à peine plus large. Par conséquent, il doit être légèrement réduit dans le sens de sa hauteur pour tenir dans l'image.

Dans “Filtres”, désactivez le désentrelacement, utile uniquement si le film a été encodé en images entrelacées et non progressives (il s'agit presque toujours de ce dernier).

En principe, le choix par défaut (“Decomb”) est sûr, car le désentrelacement ne se fait que si cela est nécessaire (détection automatique des images entrelacées).

En pratique, toutefois, j'ai remarqué que l'algorithme identifiait parfois à tort certains segments comme entrelacés et essaie de les corriger, ce qui crée des déformations et autres défauts visuels.

Dans “Vidéo”, placez le préréglage de l'encodeur sur “Slow” et réglez le profil ainsi que le niveau de l'encodeur sur “Auto”.

Par expérience, le facteur de qualité constante à 22 offre une excellente qualité d'image (sans perte visible à l'œil nu). Voir le comparatif de la qualité d'image.

L'encodage prend plus de temps avec le préréglage “Slow”, mais le fichier final sera plus petit (sans impact sur la qualité d'image). Il est généralement inutile d'aller au-delà (le temps augmente significativement sans réduction notable de la taille du fichier).

Dans “Audio”, nous allons ajouter la piste française (par défaut, Handbrake ne prend que la première, en l'occurrence celle en langue anglaise). Pour ce faire, cliquez sur le bouton “Pistes” et sélectionnez “Ajouter toutes les pistes restantes”.

Ensuite, réorganisez les pistes pour mettre le français en premier (piste audio par défaut à l'ouverture). N'hésitez pas à renommer les pistes en “Stereo” ou d'en changer le mixage, à votre convenance.

Dans l'onglet “Sous-titres”, nous allons ajouter les sous-titres français et anglais. Pour ce faire, cliquez sur “Pistes” et sélectionnez “Ajouter une nouvelle piste”. Puis réitérez la manipulation encore une fois.

Configurez une piste de sous-titres en anglais et une autre en français. L'ordre et leurs noms importent peu ici, mais vous pouvez les changer à loisir.

La première piste présente (“Scan piste audio étrangère”) correspond aux sous-titres forcés (par exemple, un panneau en anglais apparaît dans le film et ces sous-titres en indiquent la traduction). Par défaut, elle est incrustée au sein du flux vidéo et donc toujours présente à l'image.

En alternative, vous pouvez l'intégrer comme n'importe quelle autre piste de sous-titre (désactivable manuellement dans le lecteur), tout en la chargeant par défaut au lancement. Pour ce faire, cochez l'option “Défaut”. L'option “Incrusté” sera automatiquement décochée. N'hésitez pas à lui ajouter un titre pour mieux l'identifier (ex. “Sous-titres forcés”).

Finalement, changez le chemin du fichier de sortie (si nécessaire) et lancez l'encodage avec le bouton “Démarrer l'encodage”. Veuillez patienter, l'opération peut prendre plusieurs heures, selon la puissance de votre processeur (mais vous pouvez vous absenter ; aucune autre action ne vous sera demandée).

Le status de l'opération et le temps d'encodage restant sont indiqués dans la barre en bas de la fenêtre :


Comparatifs

Taille des fichiers

Film MKV extrait MKV ré-encodé Différence
Mortal Engines 21.3 Go 2.47 Go −88 %
Retour vers le Futur 1 21.8 Go 6.1 Go −72 %
Retour vers le Futur 2 23.2 Go 3.6 Go −84 %
Retour vers le Futur 3 25.1 Go 3.98 Go −84 %
Rogue One 34.6 Go 3.13 Go −91 %

Selon le film, le ré-encodage est plus ou moins efficace, mais le gain de taille permet dans tous les cas d'économiser une place précieuse. Pour quelle différence de qualité ? C'est ce que nous verrons dans la section suivante.

Qualité d'image

Retrouvez le comparatif complet pour le film “Rogue One” à cette adresse.

Comme nous pouvons le voir, si différence de qualité il y a, elle est imperceptible à l'œil nu, en particulier dans un film où les images sont, par définition, animées.

1)
À l'étape précédente, j'avais mentionné que le titre pesait 31.8 Go, alors pourquoi cette différence ? Il s'agissait du poids avec toutes les pistes audio. Dans le cas présent, nous n'en avons gardé que deux.
bdrip.txt · Dernière modification : 2025/02/08 11:03 de kevin